GAUTIER, Théophile

En 1851, Gautier a fixé des repères biographiques pour l’écrivain Armand Baschet qui préparait une étude sur lui : « Je suis né à Tarbes, département des Hautes-Pyrénées, le 31 août 1811. J’ai parlé basque jusqu’à l’âge de trois ou quatre ans, où l’on m’a amené à Paris, ce qui me causa une telle tristesse qu’après avoir jeté mes joujoux, soldats, violon, polichinelle, par la fenêtre, j’allais me lancer moi-même, si l’on ne m’avait retenu par le pan de ma jaquette. » 1822. – Gautier commence ses études au collège Charlemagne où il rencontre Gérard Labrunie (Gérard de Nerval). « J’ai été assez bon élève, laborieux quoique indiscipliné. Ma rhétorique et ma philosophie se sont passées à l’École de natation de M. Petit et à l’atelier de peinture de M. Rioult, qui demeurait auprès du Temple protestant, dans la rue Saint-Antoine, tout près du collège. Ceci me rendit très bon nageur et dessinateur passable, sans beaucoup nuire à ma littérature par la suite. » 1827. – Parution de la préface de Cromwell de Victor Hugo, manifeste artistique de la jeunesse romantique. 1830. – Gautier appartient au groupe du « Petit Cénacle » dont il dira : « Il était de mode alors dans l’école romantique d’être pâle, livide, verdâtre, un peu cadavéreux, s’il était possible. Cela donnait l’air fatal, byronien,… dévoré par les passions et les remords ». En février, il arbore lors de la bataille d’Hernani un gilet rouge resté célèbre. Cinq mois plus tard c’est la Révolution de Juillet. « Mon intention était d’être peintre, et j’ai travaillé trois ans dans ce but. Mais, ayant connu Victor Hugo par Gérard et Pétrus Borel, je me tournai à la poésie, et je fis un petit volume de vers, qui parut le 28 juillet 1830. Plus tard, j’ajoutai à ces vers le poème d’Albertus, et le tout parut ensemble, en 1833, avec une vignette abracadabrante de Nanteuil. » 1833-34. – Dispersion du « Petit Cénacle ». Gautier publie Les Jeunes-France, romans goguenards où il se moque des excès du romantisme. Dans La France littéraire, il fait paraître six études sur des écrivains méconnus du XVe au XVIIe siècle, sous le titre Exhumations littéraires, reprises dans Les Grotesques en 1844.  1836. – Eugénie Fort donne un fils à Gautier. Il voyage en Belgique avec Nerval. Puis il collabore à La Presse qu’Émile de Girardin vient de fonder. Il y publie plus de mille longs articles d’août 1836 à la fin d’avril 1855. « Je travaillai ensuite au Figaro, avec Karr et Gérard. Puis La Presse se fonda. J’y débutai par un article sur les Peintures de la Chambre des Députés, de Delacroix. J’y fis le Salon et, entre autres, un article sur le Cromwell de Delaroche qui fit grand bruit. J’attaquai avec une férocité romantique ce peintre bourgeois, alors au comble de la popularité bête. Je lui portai un coup dont il ne s’est jamais bien guéri. (…) Je fus chargé du feuilleton, avec Gérard. Nous signions par un double G., imitation moqueuse du J. J. [la signature du célèbre critique Jules Janin]. Mon premier compte-rendu porta sur un ballet des Mohicans, et ma manière parut drôle. Fortunio date à peu près de cette époque, et parut dans Le Figaro, qui publiait des romans. (…) Le feuilleton de théâtre me resta bientôt tout entier, et je l’ai continué quatorze ans, ou même davantage. » 1838. – Gautier écrit avec Boisselot le ballet Cléopâtre pour Fanny Elssler, ballet qui ne fut jamais représenté, et dont Boisselot perdit livret et partition. Publication de Une nuit de Cléopâtre dans La Presse. 1840. – « Je partis pour l’Espagne, le 5 mai. La guerre de Don Carlos était à peine terminée et des bandes de soldats, transformés en voleurs, rendaient l’excursion dangereuse. Depuis sept ou huit ans la Péninsule était presque fermée, et j’étais le premier voyageur qui s’y risquait. J’y restai cinq ou six mois, et je revins à Paris à l’entrée de l’hiver. Tra-los-Montès fut le fruit de ce tour, mon premier grand voyage, car je ne compte pas une excursion en Belgique faite avec Gérard, et dont la relation burlesque a été recueillie dans les Zigzags. 1841-45. – Il s’éprend de Carlotta Grisi, danseuse à l’Opéra de Paris et écrit pour elle le livret du ballet Gisèle. Mais c’est finalement avec Ernesta, la sœur de Carlotta, qu’il s’installe. Ils auront deux filles, Estelle et Judith. Publication du recueil de poèmes España et voyage en Algérie. Publication des Nouvelles, dont Une nuit de Cléopâtre. 1850-51. – Il voyage en Italie avant de prendre la direction de La Revue de Paris avec Arsène Houssaye. Il y fera paraître Arria Marcella, souvenir de Pompéi, quelques mois plus tard. 1852. – Début du Second Empire. Gautier voyage en Orient (Malte, la Turquie, la Grèce). En juillet, paraît Émaux et Camées. 1856-59. – Gautier est rédacteur en chef de L’Artiste. Baudelaire publie Les Fleurs du Mal qu’il lui dédicace comme à son maître. 1858. – Publication du Roman de la momie. 1858-61. – Gautier fait plusieurs voyages en Russie. 1862. – Le Capitaine Fracasse sort en feuilleton dans La Revue nationale et étrangère. Voyage à Londres, puis en Algérie. 1863-66. – Publication du Capitaine Fracasse et de Romans et contes, puis de Spirite. 1867-69. – Par trois fois, il échoue à l’Académie française. Il devient bibliothécaire de la princesse Mathilde, puis voyage en Égypte. 1870. – Siège de Paris et troubles de la Commune. 1872. – Gautier meurt âgé de cinquante-neuf ans à Neuilly le 23 octobre d’une maladie de cœur dont il souffrait depuis plusieurs années. 1873. – Le 23 octobre paraît chez l’éditeur Alphonse Lemerre Tombeau de Théophile Gautier, un recueil de témoignages et de poèmes, dont ceux de Hugo et de Mallarmé.

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