Résumé
Ces trois ouvrages présentent l’Egypte réelle ou imaginée par les grands auteurs du XIXe siècle. Le Sinaï : Alexandre Dumas (1802-1870) écrivit cette palpitante traversée du désert sans quitter Paris, se servant à cet effet des notes rapportées du Proche-Orient par son ami, le peintre Adrien Dauzats. Prêtant sa plume au peintre, Dumas rend admirablement l’héroïsme des savants du XIXe siècle, prêts à tout endurer pour l’amour du savoir : les serpents, chacals et hyènes, le redoutable khamsin, la vallée de l’Egarement…
L’auteur s’entend si bien à décrire les circonstances extraordinaires de la survie dans le désert qu’on éprouve la peur et la soif avec son narrateur. Une nuit de Cléopâtre semble prendre place dans un de ces tableaux qui montrent le Nil sous un ciel de plomb, les pyramides lointaines veillant éternellement sur l’immobilité du monde. En invoquant l’érotisme mythique de Cléopâtre, Théophile Gautier (1811-1872) ressuscite par magie l’Egypte figée.
Alexandrie : à rebours de ses prédécesseurs qui présentaient Alexandrie comme pétrie d’influences égyptiennes, Jean-Jacques Ampère (1800-1864) distingue le destin unique d’Alexandrie et lui rend ses origines grecques. Mélange d’érudition romantique et de sens poétique, l’œuvre d’Ampère témoigne que la conscience scientifique ne démérite pas en se parant des grâces littéraires…