Résumé
Dans la famille des artistes voyageurs, Antoine Tzapoff se distingue comme un arpenteur des Amériques, peintre de l’identité, témoin d’un passé qu’il semble avoir visité dans le secret de ses pérégrinations intérieures. Son oeuvre, qui compte plus de 600 peintures, est essentiellement dédiée à la mémoire amérindienne et constitue un hommage profond à ces peuples disparus. Le talent singulier d’Antoine Tzapoff réside dans son extrême rigueur, grâce à une technique classique, qui ne néglige aucun détail de matière et de forme, par souci d’exactitude. Il fascine dès le premier regard. Ses toiles sont des « arrêts sur image »: le temps est suspendu, entre un « avant » – une vie libre et fougueuse -, et un « après » fait de souffrance et d’humiliation ; entre les deux, la colonisation. Par ses visages d’une humanité émouvante, l’intention de l’artiste est bien de révéler l’Autre dans son identité, de le magnifier dans son altérité. Le choix du classicisme, revendiqué ne laisse place à aucune approximation et provoque la rencontre de deux traditions : celle de l’ancien et du « nouveau » monde.
Né à Paris en mai 1945 d’une mère française et d’un père russe, Antoine Tzapoff a grandi dans une famille modeste. Après des études aux Arts appliqués, il travaille, en 1964, pour Victor Vasarely, le maître de l’art optique. Finalement, en 1976, il commence à créer ses propres œuvres, se concentrant sur ses sujets favoris : les peuples autochtones amérindiens dont il a approfondi la connaissance par ses lectures, ses visites de musées mais aussi ses voyages à travers les paysages où ils ont vécu.